Lire n’a que des vertus. C’est un levier de développement global, à la fois cognitif, émotionnel, social et imaginaire, dès le plus jeune âge. Entre 0 et 3 ans, la lecture à voix haute par l’adulte joue un rôle fondamental dans le développement du langage, de l’attention auditive et du lien d’attachement. C’est également un puissant stimulant de l’imagination. Grâce aux récits, l’enfant apprend à se représenter des objets ou des personnages absents de la réalité.

Des recherches en neuro-imagerie menées en 2015* ont montré que les enfants à qui l’on lit des histoires activent davantage les zones cérébrales liées au langage et à la visualisation mentale que ceux qui en sont privés. Dès les tout premiers mois, la lecture favorise la création du lien affectif entre le bébé et le parent. Elle constitue un moment de partage privilégié.

Mais ce n’est pas tout : en associant les expressions du visage, les intonations et l’histoire racontée, le langage de l’enfant est stimulé, tant dans sa dimension expressive que réceptive. D’où l’importance, lorsqu’on lit une histoire, d’incarner les personnages : cela aide l’enfant à relier une émotion à des mots.

Chez les 3-10 ans, la lecture soutient l’apprentissage scolaire, notamment en raison de l’enrichissement du vocabulaire et de l’orthographe. Elle contribue également à la régulation émotionnelle et au développement de l’empathie. Lire permet aux enfants d’explorer différentes perspectives, de résoudre des dilemmes moraux ou émotionnels, et de représenter mentalement des scènes, des personnages ou des actions.

Ces compétences de représentation mentale sont essentielles à la mémoire. Lire pousse l’enfant à se représenter plusieurs fois les mêmes personnages, renforçant ainsi la mémorisation. Il existe également un lien avéré entre la lecture de fictions et le développement de la théorie de l’esprit, cette capacité à anticiper les pensées et les intentions des autres.

La lecture permet une diffusion plus lente des émotions, ce qui laisse du temps à l’enfant pour visualiser les événements et ressentis. Contrairement à un dessin animé ou une série où les informations défilent rapidement, le livre offre des pauses naturelles. Cela favorise l’encodage émotionnel et la compréhension, rendant l’enfant plus compétent dans ses lectures et plus confiant.

Pour les adolescents, à partir de 11 ans, lire devient un outil d’introspection et de construction identitaire. C’est une façon d’expérimenter symboliquement, de s’identifier aux personnages, de réfléchir à ses émotions et à ce que l’on aimerait devenir. Se plonger dans la fiction aide aussi à développer l’esprit critique, si précieux à cet âge.

Lire renforce les capacités d’abstraction et d’anticipation, ce que l’on appelle l’« imagination prospective ». Les jeunes peuvent alors se projeter dans des futurs possibles, imaginer la suite d’un scénario ou créer leurs propres histoires. Cela stimule leur créativité et leur capacité à envisager différentes solutions.

La lecture agit aussi comme un facteur de protection. Les enfants qui lisent régulièrement développent une meilleure estime d’eux-mêmes et une plus grande résilience face aux difficultés de la vie.

Pour transmettre à votre enfant le goût de la lecture, il est essentiel qu’elle soit associée à un
moment agréable, et non à une contrainte.

1. Valorisez ses centres d’intérêt, quels qu’ils soient.
2. Montrez l’exemple : plus il vous voit lire, plus il aura envie d’en faire autant.

*Sources : Activation des zones cérébrales en rapport avec la lecture à voix haute à la maison :

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26260716/

Recherche sur la lecture comme facteur de protection et bien-être :

https://files.eric.ed.gov/fulltext/ED607776.pdf