L’angoisse de séparation chez l’enfant
L’angoisse de séparation survient en général à partir du 8ème mois de l’enfant, pouvant perdurer jusqu’à 3 ou 4 ans. Les bébés et jeunes enfants ressentent alors une forte peur lorsqu’ils ne voient plus leur parent, la personne qui s’occupe d’eux, ou encore leur maison, car ils n’ont pas encore acquis le fait que ces séparations soient temporaires.
Cette émotion est tout à fait normale, et disparaît généralement lorsque l’enfant acquiert la notion de « permanence de l’objet » (= même hors de leur vue, l’objet existe toujours) et comprend que ses parents reviendront.
Mais chez certains enfants l’angoisse de séparation persiste après cette période, ou récidive plus tard, en prenant un caractère excessif. On parle de « Trouble anxieux de séparation ».
L’enfant peut alors mettre en place de véritables stratégies d’évitement des situations de séparation (par exemple, le refus d’aller à l’école). Les crises au moment de la séparation peuvent être très intenses, et des inquiétudes à caractère exagéré peuvent revenir en boucle (que ses parents ne reviennent pas, aient un accident…). Même l’endormissement devient difficile et on peut observer une régression partielle (ne veut plus dormir seul).
D’autres symptômes physiques tels que maux de tête récurrents, douleurs abdominales, étourdissements et vertiges, cauchemars, vomissements doivent alerter s’ils durent plus de 4 semaines de suite.
Séparation et sentiment d’abandon chez l’adolescent et l’adulte
Chez l’adolescent, l’angoisse de séparation peut être réactivée en raison de l’éloignement progressif du cocon familial, et des nouvelles expériences sociales.
Chez l’adulte, le trouble est principalement marqué par la peur de se retrouver seul(e). Il arrive souvent que les personnes atteintes d’un trouble anxieux de séparation aient des attitudes de contrôle et de surprotection, façon de se rassurer inconsciemment. La solitude est difficilement supportée, vécue comme un abandon et des scénarios catastrophes sont imaginés, créant un effet « boule de neige ».
Un trouble anxieux de séparation non pris en charge dans l’enfance peut servir de base à des modes relationnels fragiles, instables et douloureux (sentiment d’abandon) à l’âge adulte. Le manque de confiance en soi vient souvent renforcer ces craintes de séparation et de solitude.
Comment calmer l’angoisse de séparation ?
- Si vous êtes parent, ne vous sentez pas coupable lorsque vous devez laisser votre enfant (à l’école, crèche, nounou). Ce sont des moments de vie incontournables et si vous les vivez sereinement, votre enfant sera plus apaisé.
- Dédramatisez, parlez avec votre enfant de ce qu’il va faire en votre absence, et de ce que vous ferez ensemble lorsque vous vous retrouverez.
- Ne banalisez pas ses peurs et ses craintes même si elles sont irrationnelles. Rassurez-le avec compassion et compréhension, en lui expliquant qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter.
- N’éternisez pas le moment du départ et tentez de garder une posture positive et calme même en cas de crise.
Si les signes d’anxiété sont durables et affectent la vie quotidienne, si les crises deviennent incontrôlables ou engendrent des comportements dangereux (en particulier chez les adolescents et adultes), une prise en charge psychologique est nécessaire. Une psychothérapie structurée et suivie peut considérablement diminuer voire faire disparaître les symptômes.
Les TCC (thérapies cognitives et comportementales) ont été démontrées scientifiquement comme efficaces dans le traitement des troubles anxieux. Elles permettent d’identifier les dysfonctionnements et les liens entre pensées irrationnelles et comportements problématiques. Les TCC sont des thérapies structurées dans le temps, avec une forte implication du patient (et parents pour les plus jeunes) et des exercices personnalisés à faire entre chaque séance. Dans le cas de l’angoisse de séparation par exemple, les séparations se font de façon très progressive, et encadrée par le thérapeute.
Les TCC « de 3ème vague » incluent également le travail sur l’identification et l’observation des émotions, le corps, l’acceptation, la découverte et la mise en place de techniques auto-thérapeutiques (par exemple respiration, méditation) permettant de contrôler ou diminuer l’intensité des crises et renforcer la confiance en soi.
Si vous vous posez plus de questions sur votre enfant ou vous-même, je propose dans mon cabinet de Psychologue et Psychothérapeute à Sèvres (Hauts-de-Seine), des solutions adaptées aux enfants, adolescents et adultes.
Contact: https://www.lucille-mauny-psychologue.fr/contact/
Prise de rendez-vous: https://www.doctolib.fr/psychologue/sevres/lucille-mauny
Une réflexion au sujet de « Comment calmer l’angoisse de séparation? »
Les commentaires sont fermés.